Islamo-gauchiste : un terme "polémique", sans "définition absolue" d'après Olivier Roy et Pascal Blanchard

Pascal Blanchard, historien et Olivier Roy, politologue. - AFP/Maxppp
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Pascal Blanchard, historien et Olivier Roy, politologue. - AFP/Maxppp
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Pascal Blanchard, historien, chercheur associé au CRIHM à l’Université de Lausanne, auteur de "Décolonisations françaises, la chute d’un empire" (La Martiniere), et Olivier Roy, politologue, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), étaient les invités du Grand entretien de France Inter.

Avec
  • Olivier Roy Politologue, professeur à l'Institut universitaire européen de Florence
  • Pascal Blanchard Historien, chercheur au CNRS au Laboratoire communication et politique, spécialiste du "fait colonial" et des immigrations en France

"L'islamo-gauchisme" est un terme "qui ne veut pas dire grand chose", "purement polémique", "confusion entre Islam et musulman" et "qui sert à discriminer des gens qu'on aime pas", affirme Olivier Roy. Pour le professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), “la ministre Frédéric Vidal est incapable de donner une définition de ce qu’elle appelle islamo-gauchisme. Elle est polarisée, comme beaucoup de gens, sur une vision de l’Islam comme une religion”. "Le paradoxe de ceux qu'on appelle comme ça c'est qu'ils n'en n'ont rien à faire de l'Islam, ce sont des marxistes !", ajoute-t-il. 

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À ses côtés, Pascal Blanchard, historien, chercheur associé au CRIHM à l’Université de Lausanne, considère "qu'on peut être très inquiet" au sujet de l'enquête réclamée par la ministre de l'Enseignement supérieur. "C'est le premier pas d'un maccarthysme", juge-t-il. Il s'interroge sur l'utilité de cette enquête. "Il semblerait qu'elle cherche à définir les questions que l'on peut se poser... Comme s'il y avait, à travers ce type de recherches, un danger pour la République et pour la société.

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"L'islamo-gauchisme ne gangrène pas du tout l'université", selon ces chercheurs

Mais, il faut reconnaître qu'"on voit une nouvelle génération de jeunes chercheurs fascinée par ces thèmes" de la race ou du genre, poursuit Olivier Roy. "Ils s’emparent de sujets qu’ils pensent être porteurs. Il y a un effet de mode, d’autant plus qu’ils sont en compétition pour les postes. Mais combien de ces jeunes vont devenir professeurs ? Un tout petit nombre, ça ne gangrène pas du tout l’université." Pour le politologue, "le problème c’est ce mot Islam. La plupart des gens qui se réclament d'études postcoloniales ne revendiquent pas de religion", justifie-il. 

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L'historien Pascal Blanchard estime aussi que "les questions coloniales ou de genre ont émergé parce qu’elles étaient très peu présentes avant. Mais, qu'extrêmement peu de chercheurs travaillent sur ces questions en réalité, moins de 1%.” Il note toutefois que "c’est une génération qui pense que ces problèmes sont essentiels, comme si c’était la principale grille de lecture à avoir sur le monde"

Pour l'auteur de "Décolonisations françaises, la chute d’un empire" (La Martinière), "c'est à nous de leur expliquer que ceux qui s'engageront avec trop de tropisme dans ses voies vont se retrouver dans des impasses, parce qu’il seront incapables de regarder le monde 360 degrés. Typiquement, je suis un homme, blanc, de plus de 55 ans... Ce qui n’empêche pas, que je suis parfaitement apte à travailler sur des sujets liés à la colonisation.

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