Terra Nova contre le projet de Mélenchon

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Un ancien conseiller de François Mitterrand tacle le projet économique de Jean-Luc Mélenchon dan une note publiée par le think tank social-démocrate. .

Sur le plan politique, et je parle sous le contrôle de Thomas Legrand qui ne dira pas le contraire, Jean-Luc Mélenchon a réussi un sans-faute depuis sa défaite à la présidentielle : la Nupes se situe à un haut niveau en voix dans les sondages pour les législatives, et elle devrait au minimum avoir une forte représentation à l’Assemblée.

Mais que se passerait-il s’il devenait, comme il l’annonce, Premier ministre ou plutôt si sa politique économique s’appliquait ? Des économistes enseignant au lycée ou à l’université lui ont apporté leur soutien, mais c’est une note – extrêmement critique – publiée par le think tank Terra Nova qui fait du bruit depuis quelques jours.

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Elle a été rédigée par Guillaume Hannezo, qui a travaillé avec Pierre Bérégovoy à Bercy, puis François Mitterrand à l’Elysée dans les années 90 (cela ne nous rajeunit pas mais ce sont des références).

Que dit-il ? D’abord que le projet défendu par la France Insoumise, le Parti socialiste, les Verts et le PC est un énorme pari, qui n’a rien à voir en ampleur avec ce qu’avait tenté François Mitterrand en 1981. Jean-Luc Mélenchon prévoit d’augmenter définitivement les dépenses publiques d’au moins 250 milliards d’euros par an (sans doute plus d’après des expertises) pour financer notamment la retraite à 60 ans.

C’est sept fois plus, en pourcentage du PIB, qu’en 1981, alors que la dette publique est déjà quatre fois plus élevée qu’à l’époque. Avec des recettes fiscales nouvelles qui ne suffiront pas, il faudra emprunter, ce qui sera -dit Hannezo- impossible si la coalition annonce dès le départ qu’elle ne remboursera pas la partie de la dette qu’elle considère comme illégitime.

Selon lui, Mélenchon serait dès lors rapidement soumis à ce qu'il appelle le « choix de Tsipras », du nom de l’ex-premier ministre grec qui a dû renoncer il y a 10 ans à sa révolution pour obtenir l’aide européenne et internationale. Aucun autre pays membre de l’euro n’acceptant que la France ne respecte plus aucune règle, la France sortirait de l’euro et à la fin ferait défaut pour la première fois depuis … 1797.

Cette analyse est crédible ?

Sur les réseaux sociaux, Terra Nova et Guillaume Hannezo sont voués aux gémonies par les partisans de la Nupes, qui rappellent qu’il a aussi travaillé chez Vivendi (qui a fait faillite) et que c’est un ex-financier de Rothschild – qu’il a quitté il y a longtemps.

Mais ce qui est vrai est que le projet absolument radical de cette coalition est curieusement peu observée à la loupe et qu’il le mérite tout autant que celui du RN, de Macron et des autres.

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