Bono, chanteur du groupe U2 : "Les plus grands leaders que j’ai rencontrés avaient de l’empathie"

Bono, chanteur du groupe U2, invité de la matinale de France Inter à l'occasion de la sortie de "Surrender" (Fayard) ©Radio France - capture d'écran de la vidéo
Bono, chanteur du groupe U2, invité de la matinale de France Inter à l'occasion de la sortie de "Surrender" (Fayard) ©Radio France - capture d'écran de la vidéo
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Bono, chanteur du groupe U2, invité de la matinale de France Inter à l'occasion de la sortie de "Surrender" (Fayard) ©Radio France - capture d'écran de la vidéo
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Bono, chanteur légendaire du groupe irlandais U2 publie son autobiographie "Surrender" (Fayard). La rock star aux 170 millions d'albums vendus, raconte la fondation du groupe en 1976, son engagement et ses combats.

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Vendredi soir, Bono était au Grand Rex, à Paris, pour un one-man-show étonnant. Pas un concert comme il en a l’habitude, mais un seul en scène intimiste, un récit théâtral loin des grands spectacles dans les stades. Le chanteur de U2 raconte ses débuts, la rencontre avec ceux qui formeront son groupe, et dévoile les dessous de certains de ses morceaux les plus connus. C’est en quelque sorte une version live de son autobiographie "Surrender" parue le 1er novembre dernier aux éditions Fayard. La rock star irlandaise de 62 ans est venue présenter son livre sur France Inter, en exclusivité.

FRANCE INTER : Ce livre est très personnel, c’est une mise à nue, un exercice de vérité, une confession ou thérapie ?

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BONO : "C’est plus un livre d’anatomie que de confessions. J’essaie de faire rentrer les gens dans la pièce et voir le processus derrière les chansons, l’activisme, le militantisme. Comment on fabrique les saucisses ? Si on savait comment on les faisait, je crois qu’on ne les mangerait pas. Moi, je veux montrer comment on les fait."

Ce livre est une déclaration d’amour à votre femme, Ali Hewson, que vous avez rencontré très jeune, et ça fait 40 ans que ça dure, et avec qui vous avez eu quatre enfants. Votre couple est une bizarrerie Bono !

BONO : "C’est une femme tellement extraordinaire. J’essaie de comprendre qui elle est. Ses enfants ressentent la même chose. Elle est fascinante. C’était comme un guide spirituel pour moi. Elle a cru en moi avant même que je croie en moi-même."

Votre groupe aussi dure, U2, comment expliquez-vous cette longévité ?

BONO : "La fidélité aux gens et aux concepts est toujours un problème. On est emportés par le vent. Mais parfois il faut tenir fortement aux gens à vos côtés. C’est votre propre survie qui est en jeu. L’amitié est aussi une grande partie de ma relation avec Ali. Si vous avez une amitié et une vie romantique, une vie d’amour, c’est une bonne façon de le faire. Il y a des moments où on s’est trouvés difficiles. On a dépassé cela, et il y en a toujours un qui ramène l’autre à la maison."

Vous dites que la musique de U2 n’a jamais vraiment été du rock. Sous son vernis contemporain, c’est de l’opéra : de la grande musique, de grandes émotions, emballées dans la pop de l’époque. U2, est-ce de l’opéra ?

BONO : "On est plus italiens, nous les Irlandais, nous sommes comme des Italiens qui ne mangent pas tellement bien et ne s’habillent pas tellement bien. Nous ne sommes pas des Européens du nord, notre musique est moins cool, beaucoup plus chaude, beaucoup plus méditerranéenne."

Vous racontez dans ce livre vos rencontres avec les grands de ce monde : Mikhaïl Gorbatchev, Angela Merkel, Barack Obama, Bill Clinton, Joe Biden, Nelson Mandela, Jean-Paul II, Steve Jobs, tous les présidents français depuis Chirac. Qu’avez-vous compris sur le pouvoir et sur ceux qui l’exercent ?

BONO : "J’ai appris quelque chose d’inquiétant, c’est que ces relations sont basées sur la chimie. On ne veut pas que ce soit vrai, mais c’est très important que vos dirigeants trouvent une façon de se relier avec d’autres dirigeants qui pourraient faire une grande impression sur vos propres vies. Les meilleurs leaders que j’ai rencontrés avaient de l’empathie, une capacité à comprendre, les personnes qui étaient de l’autre côté de la table."

le chanteur Bono, avec Léa Salamé, le 26 novembre 2022.
le chanteur Bono, avec Léa Salamé, le 26 novembre 2022.
© Radio France - Pierrick Guillou

Qui vous a le plus fasciné, qui avait le plus d’empathie ?

BONO : "Gorbatchev. Il est venu chez nous et j’avais oublié de le dire à Ali. On avait un déjeuner de dimanche et il est arrivé avec un ours en peluche de deux mètres. Elle a ouvert la porte et il y avait Mikhaïl Gorbatchev avec cet ours en peluche, parce que notre fils John venait de naître et il apportait ça en cadeau. Lui, c’était son idole à elle et il est venu s’asseoir avec nous. J’ai commencé à comprendre que c’était l’homme le plus important de ma vie. On lui a posé la grande question : qu’est-ce qu’il ferait avec les codes nucléaires ? Est-ce qu’il croyait en Dieu ? Il a dit non. Il était étonnant, on a bu du whisky irlandais. Il nous avait à l’esprit quand il a démantelé l’Union soviétique et on vit aujourd’hui les conséquences de cela. J’écris de la même manière au sujet des rencontres en Ukraine."

La suite de l’interview à écouter ou à voir.

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